OGM
: ce n'est pas pour demain !
Les
recherches sur les modifications génétiques
du riz n'en sont encore qu'au stade expérimental,
et n'arriveraient pas sur le marché
avant cinq ans. Explications.
Actuellement,
on n'en est encore qu'aux recherches. Elles
portent en particulier sur le fameux riz doré,
qui servirait à pallier les carences
en vitamine A, parce que son précurseur
biochimique y serait davantage synthétisé.
La position du professeur Gilles-Eric Seralini,
président du Conseil Scientifique du
CRII-GEN (Comité de Recherche et d'Information
Indépendantes sur le Génie Génétique)
est claire : '"Il n'y a encore aucune
démonstration scientifique de la quantité
de vitamine qui sera réellement disponible
lors de la digestion de ce riz, qui pourrait
être inefficace. Les études avec
des animaux l'ingérant sont encore limitées
ou inexistantes. L'idée derrière
tout ça c'est de dire "Il y a des
gens trop pauvres pour manger autre chose que
du riz, alors mettons tout dans le riz ! Et
on pourrait se regarder dans la glace ??!!"
"En fait, la grande réponse"
commente encore le professeur Séralini,
"c'est la réintroduction
de polycultures très variées,
notamment les plantes locales adaptées
depuis des milliers d'années. En
appliquant les principes de la lutte intégrée,
du compostage, on aurait une diminution
du parasitisme, une augmentation de la productivité..."
D'autres recherches sont menées,
sur la résistance à la sécheresse.
"Beaucoup visent aussi à
introduire des insecticides directement
dans la plante, mais ce sont des produits
qui n'ont encore jamais été
testés sur la faune aquatique par
exemple. Or avec le riz, ils passeraient
forcément dans l'eau... C'est certes
un insecticide BT comme celui de l'agriculture
biologique... mais il n'est pas fait pour
être mangé par l'homme, il
est fait pour être répandu
sur des champs, ingéré par
les insectes, et dissous par leur estomac
! Il n'y a eu encore aucun test sérieux
de fait sur les mammifères..."
A l'argument souvent entendu que de tels
OGM permettraient de moins utiliser de chimie,
et donc de moins polluer la planète,
Gilles-Eric Seralini répond : "
L'agriculture biologique aussi permet
de réduire la consommation de pesticides
!! Mais sans prendre les risques de pollinisation
qui dissémineront des gênes
artificiels dans la nature alors qu'on n'en
connait pas les effets, et qu'on ne pourra
plus intervenir... Physiquement dans le
monde, les OGM sont associés au développement
industriel de l'agriculture. L'idée
c'est de lutter avec un pesticide contre
un ravageur. Mais on sait très bien
que la nature contournera à chaque
fois les nouveaux problèmes posés,
un autre ravageur arrivera... C'est donc
au contraire une fuite en avant de courte
vue !"